
Champ d’expression #10
Le mot de l’association
Nous fêtons cette année les 10 ans, de la proposition artistique singulière qu’est Champ d’expression. Des artistes d’art contemporain sont invités dans une ferme à vivre un moment et développer un travail de recherche et de création in-situ, qui découle de cette expérience. Y a-t-il meilleur endroit qu’une ferme, pour inviter l’art à la campagne ? Quel symbole plus fort pour la ruralité que le monde paysan, ses activités, ses bâtiments, et la manière dont il façonne notre paysage ? Chaque année des fermes ouvrent leurs portes à La Fourmi-e, accueillent les artistes, les publics, et participent à cette aventure artistique et humaine. En 2022, le parcours de ferme en ferme mettra en avant des paysans et paysannes en reprise ou en installation dans une période où la transmission des exploitations est de plus en plus difficile. Des fermes, laboratoires de vies mêlées et d’expériences partagées où l’on se pose la question d’une agriculture des communs, intimement reliée aux enjeux d’avenir de nos sociétés. Pour cette 10ème édition, 7 artistes, 6 fermes.
La Fourmi-e remonte les sentiers à la source de l’aventure, où le circuit artistique a posé les bases de son identité, portée alors, avec poigne par les bénévoles, agriculteur·rice·s et des artistes défricheurs. Pour honorer cette énergie des débuts, l’association a décidé de réinviter ces artistes de la première édition. 10 ans après, 4 sur 6 se relancent dans l’aventure, rejoints par 3 autres artistes, sur de nouvelles fermes.

les fermes
Ferme L’Epi qui chante, LD Kerpierre à PLOUGUERNEVEL
Depuis 2020, Camille et Erell sont paysan·ne·s-meunier·ère·s en GAEC sur 17 hectares. Leur pain est élaboré de A à Z à la ferme, de la production céréalière bio (blé panifiable, seigle, sarrasin) à la fabrication (pain, brioche, pâtes sèches…).

Ferme Le Buis Sonnant, Kerléo à PLOUGUERNÉVEL
Benjamin et Marion Henry, Maxime Biton et Sophie Linay sont les 4 associé·e·s qui élèvent porcs blancs de l’ouest et vaches bretonnes Pie Noir dans le cadre préservé de la Vallée du Cordy.

Chez Félice Branger, LD Kercorentin à ROSTRENEN
Félice s’est installé en 2022. Il a 57 vaches laitières et génisses sur 62 hectares. Il fonctionne en herbage et pratique la monotraite structurelle.du Cordy.

Chez Joseph Duhamel, Ar Gozhker Bonen à ROSTRENEN
Installé en 2021, Joseph cherchait une exploitation depuis 2017. Il a 60 vaches laitières et génisses sur 60 hectares. Ses vaches mangent uniquement de l’herbe. C’est un rêve de gosse.

« Toazennoù Bro Fisel » chez Pierre Yves Le Panse et « Mel Bro Fisel »chez Jean Daniel Le Bourdonnay ; LD Kerbellec à Trégornan en GLOMEL
Ces 2 amis et duo de chanteurs bretons de Kan an Diskan ont décidé en 2021 de partager le même lieu. Pierre Yves Le Panse s’est installé en tant que paysan pastier au côté de Jean Daniel Le Bourdonnay, apiculteur. La ferme se situe au sud de Glomel dans le village de Tregornan sur ? Hectare. C’est un lieu de transformation, les terres où poussent les céréales bio se trouvant sur le village de bonen à Rostrenen. Ils transforment dans un grand hangar partagé, ancien grand poulailler reconverti en atelier de transformation, laboratoire et stockage. À « Toazennoù Bro Fisel », toutes les machines pour trier sont d’anciennes machines sauf le moulin réalisé à neuf. Le laboratoire et séchoir pour la fabrication des pâtes. de gosse.

GAEC de la Cocadrille, Porz ar caz à GLOMEL
Clémentine Sandoli et Paul Vallois ont posé leur valise en centre Bretagne en novembre l’année dernière, après deux ans de recherches et d’acharnement. De cette ferme en ruines, bien connue localement pour le café concert qu’elle abritait au siècle dernier, jaillissent maintenant des céréales anciennes nouvelles, du pain au levain des mains (et du tracteur) de Clémentine. Originaire d’Isère, elle a un master de médiation culturelle franco-italienne qui lui permet de voyager. Son parcours, mêlant vies bariolées urbaines et politisées campagnardes, fait naître sa passion des plantes, de la bricolade (bricolage en rigolant) et de la boulangerie. Elle cultive aussi un grand amour pour le dessin, la linogravure, la littérature et toute nourriture du faire et de l’esprit. À proximité du verger à cidre, une ancienne prairie accueille maintenant les légumes de la Cocadrille. Au régime sec cette année, Paul, qui lui aussi nourrit de nombreuses expériences, s’essaye de nouveau au maraîchage. Il immortalise en argentiques paysages du monde industriel et la renaissance de ce lieu. C’est lui qui a fabriqué tous ses outils de travail, chinés modifiés dessoudés ressoudés. Il sculpte aussi animaux imaginaires et fleurs en métal. Jouxtant le canal, la ferme de la Cocadrille et ses 23ha en pente et boisés n’attendaient qu’un peu de soin et d’attention aux choses.

les artistes
Delphine Soustelle Truchi
Sa pratique artistique est une pensée écologique en actes quotidiens. Elle s’appuie sur une lecture du quotidien, pour y puiser matières premières et matière à penser. Elle joue des déplacements, de l’écriture au dessin, de la peinture à la broderie, du récit sans mot, des points de vue, des usages…


Julien Lannou
Artiste/artisan plasticien formé à la technique traditionnelle du vitrail à Chartres, attaché au patrimoine religieux sous toutes ses formes, Julien Lannou, aime cependant travailler dans des champs d’expressions variés, avec d’autres matériaux que le verre et le plomb, tels que le carton, le bois, le plastique, les mots et l’image… Une attention particulière est toujours portée sur la technique, les gestes, voire les outils, qui peuvent naître de ces confrontations. Sa démarche est principalement narrative, à travers ces constructions et déconstructions, il s’agit bien d’histoires proposées au public, le plus d’histoires possible, où la question environnementale peut parfois apparaître, en filigrane.



Berch’ed Cadoudal
« Mes techniques sont en rapport avec l’enfance et les jeux, j’expérimente et je créer de manière spontanée, intuitive… c’est la matière, le lieu dans lequel je suis et le “faire” qui me suggèrent une histoire, un questionnement. La place, le rôle de l’humain, de la femme, notre lien au monde sauvage… Selon les matériaux que je trouve, que je ramasse, mes réalisations sont différentes, mais toujours ancrées à la nature. Actuellement, c’est avec l’encre de Chine et la tourbe des Monts d’Arrée, d’où je viens, que j’expérimente. La Tourbe fait sens ici dans mon travail, mon rapport avec cette matière me rapproche de qui je suis, d’où je viens et de mes valeurs… »


Samantha Richard
Samantha Richard est à la fois photographe, peintre et sculptrice. « Je m’inspire en effet beaucoup de l’architecture pour créer des images, mais aussi pour réaliser des volumes, parfois éphémères comme mes récents “châteaux de cartes”, conçus à partir de photographies de façades de bâtiments emblématiques notamment prises lors de voyages en Angleterre et en Allemagne. » Ses influences, elle les puisent dans l’histoire de l’art, chez les primitifs italiens, dans le mouvement Peinture métaphysique de De Chirico, mais aussi auprès des avant-gardes européennes de la première moitié du XXe siècle, tels le Bauhaus ou la Nouvelle Objectivité.



Carole Gilblas Odin
Carole Gilblas-Odin s’est formée à l’École supérieure des Beaux Arts de Quimper aux techniques de la gravure, de l’estampe, de la sérigraphie, et de l’impression, autant de disciplines immergées dans les pratiques vivantes de l’art, porteuses d’investigations et de propositions audacieuses. Elle questionne le processus métaphorique de la matière à travers la technique de reproduction sérigraphique.


Karine Bonneval
Une artiste visuelle française, basée dans le centre de la France. Son travail se concentre sur « l’altérité végétale » et les interactions complexes et spécifiques qui lient les hommes et les plantes. Dans ses sculptures et installations, nous sommes plongés dans un monde de formes organiques à forte puissance fictionnelle, où de nouvelles combinaisons de vocabulaires et de techniques vont de pair avec le mariage de l’art et de la science.


Denis Collin
Plasticien sculpteur à peu près autodidacte, il a participé à de nombreuses expositions et symposiums en France et à l’étranger. Initiateur à Paris de collectifs d’artistes La Vache Bleue et Trans Art Express, dans des lieux délaissés remarquables, transformés en ateliers partagés et en espaces dédiés à la sculpture monumentale et à la création d’évènements artistiques.


Les temps forts
TEMPS FORT 1 :
Le dimanche 2 octobre de 14h à 18h30
Vernissage, accueil sur les 6 fermes en présence des artistes et des agriculteurs-trices
TEMPS FORT 2 :
Le vendredi 14 octobre à la ferme du Buis Sonnant, Plouguernével
En 2018, cette ferme de 4 associé·e·s avait accueilli les artistes Barthélèmy Peron et Fanch Dodeur, s’appelant à l’époque « Géocyclab ». Ils rentraient alors d’un périple de 3 ans de voyages faits d’expérimentations et recherches artistiques. Cette résidence à la ferme sonnait pour eux comme une continuité, un voyage immobile. Nous avons donc trouvé évident de les réinviter à projeter leur film voyage sur cette même ferme et ainsi boucler ce tour du monde à la ferme.
Projection de « km18905 », TITA.B. Productions et ExSitu réalisé par Barthélemy Péron, Fanch Dodeur, Erwann Babin et Éric Thomas
durée : 60 min
un film-essai, entre documentaire de création et film expérimental,
un point de vue sur le monde,
un road-movie capté le long d’un itinéraire bitumé,
un portrait marqué par les contrastes, les correspondances; disparate, bigarré et polyphonique,
une poésie d’une journée dans le creuset multiculturel de l’anthropocène,
une tentative encyclopédique,
une mise en scène exploratoire d’une mémoire audiovisuelle,
une expérience d’écriture à huit mains.
km18905 est un coup d’œil d’une heure dans le rétroviseur d’un tour du globe réalisé entre 2012 et 2015, de mille quatre-vingt-treize jours de voyage.

Temps Fort 3 :
le dimanche 30 octobre à la ferme de Felice Branger, Kercorentin à Rostrenen

Repas à la ferme suivi d’une lecture poétique de Sophie Hoarau et d’un concert « Jules Marquard »
Repas à la ferme : 12h La fourmi-e et les paysans de cette édition de Champ d’expression vous convient à venir déguster un repas réalisé avec les produits de leurs fermes. (15 euros sur inscription)
Lecture d’extraits de livres de John Berger par Sophie Hoarau.
Après la trilogie « Dans leur travail », John Berger s’intéresse au monde paysan.il s’agit des transformations du monde rural en Savoie. Son travail minutieux d’anthropologue est consigné dans une trilogie éditée au Point Seuil. Mais le tour de force de l’auteur est sans doute d’avoir su traduire l’existence de ces paysans par des récits captivants en les transcrivant plus vrai que nature dans leurs gestes, paroles, travail et rites intimes. Ces trois ouvrages s’intitulent « Dans leur travail ». Le premier volume, « La cocadrille », est le nom donné à la ferme de Clémentine et Paul qui nous ont inspiré ce temps fort.
Concert Jules Marquard : « Pierre-Yves Evain est paysan, Jules Marquard est chanteur. À moins que ce ne soit l’inverse… Ou les deux. Pierre-Yves, ses chansons, il les rumine d’abord, sur son tracteur, ou en donnant à manger aux bêtes. Parfois, longtemps après, il les couche sur le papier. Et là, surprise ! Même s’il aime à nous parler de sa campagne, ce qu’il chante, ce qu’il a dire touche tout le monde.
“Agriculteur”, “chanteur engagé”, “altermondialiste”, que voilà des qualificatifs qui peuvent faire peur au spectateur. Pourtant, ce qui étonne dans ce tour de chant, c’est l’originalité des musiques, la modernité du propos, la sincérité d’un homme libre. »
Médiation
Des visites guidées avec les usagers de l’Hôpital de Plouguernével :
Le travail de médiation mené depuis 5 ans auprès des personnes en situation de handicap psychique nous conforte dans l’idée que ce type de projet a réellement du sens et un impact bénéfique sur ce type de public. Le lien créé depuis plusieurs années avec ce public à instaurer une confiance autour des actions de médiation auxquelles il répond de plus en plus favorablement et vient avec plaisir.
Des rencontres entre les enfants des écoles et les artistes au travail :
Chaque année, la fourmi-e propose à l’école de la commune où se trouvent les fermes accueils de rencontrer les artistes et de faire un atelier avec eux.
Avec les lycées agricoles qui viennent découvrir fermes et artistes.
Des visites guidées :
Durant toute la durée de l’exposition, nous proposons des visites guidées aux locaux, aux scolaires…
Les temps forts :
Pour les 10 ans de Champ d’Expression et de l’association, des rendez-vous seront proposés au public sur les fermes avec des artistes invités pour l’occasion à dialoguer avec les œuvres et le milieu agricole.

Communication

